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sauter directement au contenu dans la bouche, un palais pinardologie de comptoir menu professeur pinard une vigne février 16, 2018 février 16, 2018 par marius « une vie charmante et libre commença pour jeanne. » voici les premiers mots du deuxième chapitre d’ une vie de maupassant. jeanne qui se baigne à poil, le corps nappé par les eaux normandes. elle flotte, s’enlace de ses bras, plante son regard dans le ciel… les algues de sa chevelure ondulent à la surface, ses mamelons émergent tels de menus rochers au milieu du clapot et sa bouche expulse de petits jets. mademoiselle laisse couler le temps. et puis, candide, le sable pour témoin, elle sort du bain, compte ses pas qui caressent le sol. le soleil la dore, ses cheveux gouttent le long de son dos. elle sourit, parce qu’il fait beau. la jeunesse, c’est s’amuser d’un rien. à l’ouverture de cette bouteille, on éprouve le même genre de sensations, un vin affable, libre, léger et perlant, un adolescent joyeux qui coure naïvement après son ombre, une chasse aux papillons. on s’imagine, le cul rafraîchit par le gardon, posé à l’ombre de ces témoignages du passé, à regarder des piafs guillerets circonvoler au-dessus de nos têtes. de temps à autre, du haut de notre perchoir, on crache sur les ribambelles de touristes dans leur embouteillage de kayaks. on se pose cette question : pourquoi tous ces cons ont toujours besoin de se balader en troupeau ? à croire que la solitude les effraie… passons, le vin est un portail vers d’autres mondes… bouille de pif. un lion comme blason, comme s’il avait déposé un peu de normandie dans sa bouteille, histoire de mêler aux racines de ces ceps celles normandes de ses veines. on trouve d’ailleurs à ce jus un côté nordiste, une fraîcheur venue de là-haut. un mourvèdre aérien, désaltérant, quand les étés un peu trop gras s’allongent sur les doigts de pieds des cévennes. un liquide aux joues rosies qui, à l’instar des carottes, vous colorera délicatement le postérieur. une douce fessée printanière, un amour estival, une brève rencontre dont on garde le souvenir gourmand comme une lettre qu’on lit et relit sans se lasser. une lettre qui fait rougir, avec des mots pinçant, mais pas que… le vin, c’est souvent une histoire de cul. ma bouteille et moi, émoi. à l’instar d’un ivre klein, je te repeindrai, chérie, te trempant dans ce rouge. je ferai de toi un tableau à la sanguine, en te racontant les épices. épicée partout, tu seras aux parfums de garrigue, un bouquet fameux. alors, tes seins, vallons de thym, et le reste, avalé, j’en déboucherai une autre pour t’en asperger. puis je me coucherai, repu de ce cru. burps. categories saigne du nez, gamin! laisser un commentaire oiseaux sauvages janvier 4, 2018 janvier 4, 2018 par marius ah ! les jus de vallès, véritable volière où des volatiles aqueux circonvolent au-dessus des cris du peuple. des plumes trempées dans une encre qui, d’échines en filets, tracent à coup d’anthocyanes des peintures rupestres sur les murs du palais. les contreforts des cévennes comme théâtre de jeu, on y sent la garrigue et la chaleur de l’été. un envol a-t-il juste pour plaisir que le regard de celui en embuscade dans un talus qui l’observe au petit matin ? la gloire de mon verre est d’être le nid de quelques oiseaux rares, réserve ornithologique dont seul mon nez joufflu a le droit d’y mettre les pieds. la chasse est ouverte, la langue à la fois le fusil et le chien, le four et le plat, le cuisinier et le gourmet. on y croque ces oiseaux confits, suaves et sapides, avec la délectation de tonton glissant une bouche tremblante sous sa serviette blanche, petit linceul couvrant l’or pétillant, les fines fesses d’un ortolan. les jours en matière de découvertes gustatives sont assez avares et il est important de prendre le temps de savourer lorsqu’au détour d’une lampée, on se retrouve transporté au milieu d’un paysage insolite. à mettre son oreille contre un coquillage nous murmure la mer, celle au dessus de ces jus fait chanter le rollier, le cardinal ou bien encore le lundi… cui-cui voluptueux, parade amoureuse, véritable chant de sirènes qui nous plongent facilement dans des rêveries imbibées, le balancier de l’horloge en devient feignant et les heures s’étirent. il est de ces liquides qui nous invitent à de grandes promenades, il faut le dire le plus souvent accompagnées, où l’on s’amuse à décrire des chemins pris à l’aveugle, le temps d’une gorgée ou celui d’un baiser. d’un blanc pudique, qui ne dévoile ces formes rondelettes qu’après l’avoir doucement déshabillé, on se régale ensuite. l’exhibant çà et là aux amateurs, comme un tableau dont la beauté n’est point due à d’intenses et délicates couleurs ou quelques traits lâchés par une main leste, mais à avoir réussi à peindre la lumière. une lumière qui révèle, grâce à un coup d’œil éphémère, la naissance d’un mamelon, le début d’une fesse ou la frêle cavité d’un nombril dont on aimerait découvrir, et les secrets cachés, et le reste. sans véritablement se rhabiller, l’autre chante dans des tons turquoises, choucas de carnaval aux litres chaloupés, la chute de rein en cascade, et moi buvant dans son eau. séant incandescent à la ficelle, on écope, cas banal, la bouteille à la bouche. il arrive à l’ouverture perlant, une fine mousse qui ravive les papilles, un petit plein de sucre pour le cervelet. on sent son corps, qu’au bas du dos remue une appétissante croupe, et l’on écoute crépiter l’été de sa naissance sous les résineux en bataille. de légères syncopes ponctuent la dégustation, donnant à la matière des saveurs qui disputent tantôt à l’amer, tantôt à l’acide, une place convoitée. et c’est là qu’est le plaisir, quand on ne sait plus où nous mènent toutes ces bouteilles en vidange, mais que l’on suit, aveugle, l’odeur des petites gouttes laissées sur le chemin. le petit poux que je suis sait qu’à la fin, tout finira poussière, et que jamais à ne se mettre du poids dans la tête est la solution. alors, et de ces vins il est question, il faut que chaque gorgée bue soit un voyage, une passerelle, un pont ou même, un tunnel vers une destination excitante, celle de l’exaltation. l’ivresse est une compagne dont il est difficile de résister, le soir charnelle, érotique et fiévreuse, le matin, sévère et roide à l’instar de ces hivers glacials, pluvieux et sans neige. categories saigne du nez, gamin! laisser un commentaire ormiale novembre 27, 2017 novembre 27, 2017 par marius sur le bordereau on aborde un bordeaux, distingué, teintant les molaires en anagramme. l’ormiale jute et nous rappelle que les girondins ont aussi des terroirs… merlot enchanteur, cabernet franc du collier, une petite quantité produite à savourer sur un dodu gibier, les plumes entre les dents. un beau grain, tanné, les crocs dans la chair… j’veux du cuir. bronzage naturel, les uv et la carotène au placard. car ils ne sont pas tous en scaphandre à fendre les embruns « pesticidés » au milieu d’une tempête de vignes. ils ne sont pas tous, non plus, excités par de gras jus vanillés où quelques notes perdues de cannelle évoquent les ringards marchés de noël. et puis pas tous, encore, à rechercher une fausse aristocratie en buvant des cuvées aux prix exorbitants, un ascenseur social pinardesque qui les feraient monter au volant d’une grosse cylindrée histoire d’épater les copains. d’aucuns sont encore là à défendre ces notoires carmenets dont on a oublié les saveurs tant ils ont été maltraités, honteusement musclés alors que leur premières prétentions n’étaient que cette finalité, devenir du vin. extraits du carnet de bord du professeur pinard: « j’avais roulé toute la nuit et l’ennui de l’autoroute m’avait fait prendre une autre route. entre deux mets sur une aire, alors que les cousines des carménères depuis longtemps orphelines de leur foudre se baignaient dans du verre, un coup de tonnerre me propulsa près de la dordogne. la filant alors, il était l’un de ces doux matins de printemps et je regardais se dandiner en clapotant les petites vagu